Retour aux sources – l’origine du hammam ?
Les vertus du hammam sont connues et reconnues, pourtant son origine, elle, est trop souvent ignorée. D’où provient le hammam, de quel pays, et quel est son histoire, sa signification dans la langue arabe ? Embarquons dans le passé pour revenir aux sources du bien-être, de la détente et surtout de l’hygiène à l’époque.
Commençons par l’étymologie du mot « hammam » qui veut dire en arabe littéraire « eau chaude »
De Thermae à Hammam – De l’Empire Romain à l’Empire Ottoman
L’inspiration du Hammam trouve forcément ses racines à l’époque de l’Empire Romain qui utilisait de grands espaces pour créer des bains, lieu d’hygiène forcément, mais également lieu pour se rencontrer, échanger, faire du sport. Bien que les premiers thermes furentt privés et réservés à une classe aisée, les bains se sont démocratisés afin de permettre à toute la population de s’entretenir et se rencontrer dans ces bains où un circuit existait afin de prendre des bains à différentes températures.
Pour le Hammam selon des dires, il aurait initialement servi aux guerriers turcs afin de se remettre de leurs combats. Il s’agit donc d’une pratique pour le bien-être des soldats qui leur permettait de relâcher leurs tensions musculaires et de recouvrir une énergie très utile lors d’assauts particulièrement violents.
Mais une origine plus religieuse est à noter avec l’expansion de l’Islam incitant à une hygiène minutieuse. La pratique du Hammam était ainsi très courante au Moyen-Orient.
Notons d’ailleurs que l’autre nom du hammam est « bains turcs ». A l’origine, ces bains étaient décorés et possédaient également de petites cabines pour pouvoir se déshabiller. A son apogée une ville comme Bagdad possédait 30.000 hammams.
Un hammam décoré pour les hommes avec une succession de salles
Aux prémices du Hammam, ce dernier était réservé aux hommes, et par conséquent le hammam était décoré pour la gent masculine. Contrairement à un sauna ou un spa, le hammam est personnalisable, décorable et l’on peut ainsi y raconter ce que l’on veut. C’est pourquoi l’on pouvait trouver de nombreux espaces de hammams avec des décorations guerrières comme des symboles, mais aussi des scènes de combats sur des gravures.
La démocratisation des thermes
Se démocratisant, les bains turcs deviennent ouverts à toute la population, en faisant donc un endroit incontournable de la vie sociale. A tel point que les couleurs des serviettes étaient des codes pour savoir le statut des personnes rencontrées (célibataire, marié, veuf)
La séance de hammam
Une séance au hammam commençait toujours par un passage dans la salle « Al-maslakh », une zone réservée aux vêtements, proche de douches. De là on enchaine alors un parcours sur 3 salles. La première « barid » est une pièce à température ambiance et conçue pour la baignade dans un bassin d’eau froide pour préparer le corps. Dans la seconde salle « wastānī » la température augmente légèrement afin de préparer le corps à se purifier. Enfin, la dernière salle «ḥarāra » est la pièce la plus humide et la plus chaude avec une température avoisinant souvent les cinquante degrés. Dans cette dernière salle, le marbre était le matériau de prédilection. On en trouvait sur les sols mais également sur les murs. Une grosse pierre au centre de la salle permettait d’accumuler la chaleur. Elle se situait juste au-dessus de « grands fours » qui permettaient de produire la chaleur nécessaire pour le hammam.
De nos jours, avec l’arrivée des salles de bains dans les habitations, le hammam n’a plus la même vocation. L’on y va plus pour se nettoyer, se purifier. L’on fait ça dans l’intimité, à la maison. De nombreuses salles ont d’ailleurs fermées leurs portes.
La pratique du hammam de nos jours conserve son aspect social. L’on y va souvent pour profiter d’un moment entre amis. Mais l’objectif est surtout de se détendre, se relaxer, passer un bon moment et finir par le traditionnel thé.